D'après une enquête de L'Obs, de plus en plus de Français se dotent d'armes à feu. Un effet renforcé ces dernières années par les multiples attentats qui ont touché la France.
"Après ce qu'il s'est passé en France, des gens se sont trouvé une vocation de tireur sportif." Au ministère de l'Intérieur, on le concède volontiers: les Français cherchent à s'armer. Une tendance qui pourrait trouver son origine dans les attentats de Charlie Hebdo, du Bataclan ou du 14 juillet et qui se traduit pas une augmentation de 38% du nombre de licenciés dans un club de tir sportif entre 2011 et 2016, passant ainsi de 145.365 à 201.450.
Si la profession se défend, dans une grande enquête publiée par L'Obs, d'un lien quelconque entre cette augmentation du nombre d'inscrits et les événements tragiques, les chiffres tendent à démontrer le contraire. Aujourd'hui, la France compte déjà 4,4 millions d'armes déclarées.
Le trophée Emile Riou, récompensant le club ayant obtenu le plus de médailles hormis la Carabine Bigoudenne, a été remporté par le TSR de Loperhet avec 171 points. Le trophée a été remis au représentant du Tir Sportif de la Rade par M. Michel Canevet, sénateur-maire de Plonéour-Lanvern.
L'importante affluence a permis que trois coupes par équipes soient remises. Pour cela, il faut que dans une catégorie d'une discipline, deux clubs au moins puissent présenter trois tireurs. Ces coupes ont été remise par le sénateur-maire respectivement à : la Stella Maris (Douarnenez), avec 1637 points, au pistolet 10m, en senior 3 ; le Tir Sportif de la Rade (Loperhet), avec 1626 points, au pistolet 10m, en senior 2 ; la Carabine Bigoudenne (Plonéour-Lanvern), avec 1407 points, au pistolet gros calibre, en senior 2.
Les tireurs de la Carabine Bigoudenne, dans les différentes épreuves, ont remportés 10 places de deuxièmes et troisièmes et 9 premières places :
Directeur technique national, ancien entraîneur des équipes de France lors des Jeux Olympiques d'Athènes (2004) et Pékin (2008), Gilles Muller (48 ans) profite des championnats de France de tir à Tarbes, qui se terminent aujourd'hui, pour faire le point sur une fédération qui se porte au mieux avant d'aller à Rio cet été. La FFTir rassemble 191.000 licenciés.
Comment l'expliquez-vous, c'est plutôt pas mal ? Si on regarde la structuration de nos licenciés, on est sur une moyenne d'âge assez élevée (47 ans). On a 10 à 15.000 jeunes et environ 19.000 féminines. Il y a deux axes qui incitent à faire du tir. Le premier se place sur une démarche de compétition, soit environ 35 à 40.000 licenciés. Et le reste concerne une utilisation loisir des armes avec une notion sportive. En plus, aujourd'hui, on a une législation en France qui est assez claire. Puis la fédération de tir, c'est vaste avec 70 disciplines différentes dont 15 épreuves olympiques. Donc, il y a de quoi faire.
Mylène Girard a 14 ans. Depuis quatre ans, elle pratique le tir 10 m à la carabine à Plonéour-Lanvern. L'an passé, elle a apporté à la Carabine bigoudène une médaille de bronze au championnat du Finistère, un titre de championne de Bretagne. Elle a aussi participé en juillet dernier aux championnats de France à Montbéliard.
Mylène Girard s'entraîne trois fois par semaine au stand de tir de la Carabine bigoudène à Plonéour. Ses ambitions pour l'année à venir : participer aux championnats de France à 10 m et préparer la saison prochaine à 50 m en tir couché. Elle tirera ce week-end au chalenge Émile-Riou organisé par le club.
Comment es-tu venue au tir ?
Mon père fait du tir couché à 50 m. Quand j'étais en CM2, je ramassais ses cartons en compétition. J'ai rencontré des gens, je les ai vus s'entraîner, s'entraider dans une bonne ambiance. Ça m'a donné envie de tirer.
Qu'est ce que ce sport t'apporte ?
Surtout la confiance. C'est venu tout de suite. Et puis, tout le travail sur la respiration et la concentration. Sur le mental aussi pour gérer les compétitions. À chaque entraînement, je travaille un détail, par exemple sur la position de tir pour qu'elle devienne naturelle. Ça donne de la rigueur et de la précision. Au stand de tir, on s'observe et on se conseille. Tout le monde est sympa, on échange beaucoup.
Quel est le regard de tes amis au collège ?
Tout le monde ne sait pas. Ceux qui le savent, en général, sont étonnés. Pour eux, la carabine, c'est la chasse ou le tir de fête foraine. Ils ne connaissent pas la carabine sportive. Mais il y en a qui veulent essayer.
Pratique Chalenge Émile-Riou samedi et dimanche, à partir de 9 h. Ouvert à tout tireurs licenciés pistolet et carabine.
C'est une grande première pour Tarbes. Dès aujourd'hui (la compétition ne démarre que demain), les meilleurs tireurs à 10 mètres de l'Hexagone ont rendez-vous au Parc des expositions pour les 39es championnats de France indoor (cadets, juniors, dames et seniors).
L'occasion de mettre en lumière une discipline pas souvent à l'honneur. «Cela va permettre aux gens d'avoir une autre vision du tir, note Valérie Lefin, vice-présidente du club tarbais, bien consciente de tous les a priori que peut véhiculer son sport. Les gens violents, ils ne sont pas sur un stand de tir, puis c'est surtout très réglementé. C'est une discipline hypercérébrale, très apaisante et pas bruyante. Il faut faire un énorme travail mental sur soi.»
2.500 tireurs
Durant toute cette semaine de compétition, il sera notamment question de pistolet et de carabine qui font partie du programme olympique. Sans oublier, également, l'arbalète répartie en deux catégories : match (à 10 m) et field (à 18 m).
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