Ce week-end, l'odeur acre de la poudre noire a plané sur le stand de tir municipal de Plonéour-Lanvern. Une cinquantaine de passionnés s'y est affrontée lors du quatorzième challenge Guy Vassard de tir aux armes anciennes.
Venus de treize clubs de tir du Grand-Ouest, 51 tireurs ont participé, samedi et dimanche, au challenge de tir aux armes anciennes organisé comme tous les ans par la Carabine bigoudène. Ils ont tiré dans pas moins de dix-sept disciplines déterminées en fonction des caractéristiques techniques de chaque arme. Des carabines et arquebuses à 50 m aux pistolets et revolvers à 25 m et même des modèles réduits de pièces d'artilleries anciennes, eux aussi à 25 m.
« Une affaire de spécialistes »
« Une affaire de spécialistes », reconnaissent les tireurs aux armes modernes du club plonéouriste. Thierry Pinaud, président de la Carabine bigoudène et pratiquant de cet art, préfère lui parler de « passionnés ». « On tire avec des répliques ou des armes d'origine », explique-t-il. Mais avoir une arme ancienne ne suffit pas. « Les tireurs fabriquent leurs balles et travaillent leurs poudres. Ça touche parfois à l'alchimie », poursuit-il en sortant de l'étui son arme à silex. D'autres tirent avec des armes à mèche ou à percussion. L'ambiance est aussi « plus conviviale », considère Thierry Pinaud au milieu des collectionneurs qui commentent les tirs en cours. Mécanique et « recettes de cuisine » sont au coeur des discussions.
« On échange beaucoup », insiste le tireur bigouden en faisant remarquer que dans un concours classique le silence serait imposé dans la zone derrière les compétiteurs. Car si ces challenges sont l'occasion de se rassembler entre spécialistes, le but est tout de même de mettre des balles dans des cibles. Dans chacune des dix-sept disciplines proposées ce week-end, chaque tireur devait effectuer treize tirs en 30 minutes, les dix meilleurs étant comptabilisés. Pas forcément évident quand il faut recharger l'arme par le canon, tasser « la semoule » et surveiller l'incandescence de la mèche. Et malgré l'archaïsme de certaines armes, « on arrive à en mettre dedans », sourit Julien Lefilleul, pistolier et secrétaire de la Carabine bigoudène.
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