Y a-t-il une seule épreuve qui convienne mieux à Martin Fourcade que la poursuite ? On demande à voir. Lundi, sur la neige de Pyeongchang, le porte-drapeau français a une fois de plus prouvé qu’il disposait de ressources mentales inépuisables en comblant d’abord un retard de 22 secondes au départ, puis en mettant une tannée à la concurrence pour chercher sa deuxième médaille d’or olympique de la spécialité et égaler Jean-Claude Killy.
Le plus flippant dans cette histoire, c’est qu’on savait pertinemment que ça se passerait comme ça. Fourcade ne tombe jamais deux fois de suite – et Johannes Boe du haut de sa 21e place en est sans doute jaloux. Mais cette fois, les apparences sont trompeuses. La deuxième médaille d’or française de ces JO de Pyeongchang a tenu peu de chose. À trois détails, pour être précis.
« Il était mignon hier soir. Il avait besoin de câlins, d’affection. » On peut remercier Antonin Guigonnat et les autres membres de l’équipe de France de biathlon d’avoir ouvert leurs bras à un Martin attristé par sa course ratée de la veille, ce sprint qu’il avait « coché plus que toutes les autres courses » et qui reste malgré tout une « page froissée » comme il l’a expliqué en zone mixte, la mâchoire raidie par un froid toujours aussi impitoyable. « Hier, j’étais plutôt abattu qu’avec l’envie de réagir. Donc j’avais besoin de tendresse. »