La France ne fabriquant plus de munitions elle en achetait notamment aux Emirats Arabes Unis avec la vente de Manurhin elle leurs vend la société qui produit les machines fabricant ces munitions
La boucle est bouclée ainsi que notre souveraineté.
L'ancien fleuron de l'industrie d'armement française, aujourd'hui spécialiste des munitions, est repris par un groupe de défense des Emirats. Il était en redressement judiciaire.
Une ex-icône de l'industrie d'armement française passe sous pavillon étranger. Manurhin, le fabricant de machines pour la production de munitions, va être repris par le groupe de défense des Emirats arabes unis Edic (Emirates Defense Industries Company), a décidé mercredi le tribunal de grande instance de Mulhouse (Haut-Rhin). L'entreprise alsacienne, en graves difficultés financières, avait été placée en redressement judiciaire en juin .
Edic a été préféré aux trois autres groupes qui étaient candidats à la reprise de Manurhin : l'industriel de l'armement belge New Lachaussée, le slovaque Delta Defence et la PME française Odyssée Technologies. Deux autres candidats avaient retiré leur offre.
Revolvers et scooters
Né il y a presque un siècle, au lendemain de la Première guerre mondiale, Manurhin se lance dans la fabrication de munitions puis opère une diversification après 1945 dans les revolvers - dont le légendaire MR 73 utilisé par la police nationale-, les machines-outils et même les scooters.
Après des difficultés et restructurations à répétition, Manurhin ne fabrique plus de revolvers aujourd'hui mais il emploie encore 145 personnes dans la fabrication de machines à produire des munitions. L'offre de reprise d'Edic prévoit d'en conserver 104. L'entreprise était détenue jusqu'à présent à 60 % par des investisseurs alsaciens et sa direction, pilotée par Rémy Thannberger.
« Le tribunal de Mulhouse, qui connaît l'unique cause de nos difficultés, s'est prononcé avec pragmatisme en faveur du projet financier le plus solide pour Manurhin », a réagi ce dernier dans un communiqué, estimant que « la France ne croit plus en son industrie ».
Procédure de sauvegarde
Le chiffre d'affaires a chuté de plus de moitié l'an dernier, tombant à 12 millions d'euros. Deux ans plus tôt, les revenus atteignaient encore 60 millions. La perte nette a frôlé les 17 millions en 2017 et les capitaux propres sont négatifs. L'entreprise avait été placée en procédure de sauvegarde en 2017. La direction expliquait alors ses difficultés par « l'impossibilité d'obtenir des banques françaises, privées ou publiques, le moindre euro de crédit ».